Avec deux fois plus de cas de dengue et de leptospirose depuis le début de l’année, 2024 et ses fortes pluies imposent la vigilance. On le sait, virus et bactéries aiment bien les eaux stagnantes dans les cours et jardins de La Réunion. C’est le moment de rappeler les gestes de prévention utiles pour se protéger.
La situation épidémiologique
Concernant la leptospirose, 54 cas ont été déclarés à l’ARS (Agence régionale de santé) depuis janvier 2024, contre 22 cas pour la même période en 2023. 34 personnes ont dû être hospitalisées, dont 17 en réanimation. Ces cas concernent majoritairement le Sud de l’île, mais pas que...
Concernant la dengue, 84 cas ont déjà été recensés en 2024, soit deux fois plus qu’en 2023 sur la même période.
Aucun décès n’est pour l’instant à déplorer.
Virus et bactéries aiment la pluie
L’épidémie de leptospirose se propage par les eaux stagnantes contaminées par les urines des rats. En ces temps de fortes pluies, les loisirs en eau douce ou les activités de jardinage deviennent donc potentiellement à risque. C’est également le cas pour les agriculteurs et les éleveurs du fait de leur travail.
Les bactéries de cette maladie persistent longtemps dans tous les milieux humides.
Ainsi la majorité des personnes contaminées depuis le début de l’année présentait des plaies non protégées. De même, sans protection suffisante, comme des gants, des bottes ou des lunettes, il est facile d’attraper ces bactéries.
Concernant la dengue, les eaux stagnantes favorisent la prolifération des moustiques. Or, cette infection virale, comme le Chikungunya et le Zika, est transmise par les piqûres de moustiques. Les femelles pondent des œufs qui peuvent rester de nombreux mois en dehors de l’eau. Mais dès qu’ils se retrouvent dans l’eau, ils éclosent.
D’où l’importance de ne pas laisser d’eau stagnante autour des maisons, dans des pots de fleurs ou des vieux pneus. Donc, avec les fortes pluies que nous connaissons actuellement, c’est le moment de vérifier également l’écoulement des eaux usées et la propreté des gouttières. Salubrité et prévention sont donc de mise.
Pour en savoir plus, lire notre article « Se protéger contre la dengue ».
Leptospirose, vigilance accrue
Comme on l’a vu, jardinage, travaux agricoles, élevage “la kour” et loisirs en eau douce sont particulièrement propices à une contamination par le virus de la leptospirose.
Il est donc important de se protéger individuellement et de lutter contre les rats.
Parmi les précautions individuelles à prendre, citons :
- Protéger ses plaies par des pansements étanches. Et en cas de contact avec une eau potentiellement contaminée, il est important de laver les plaies à l’eau potable. Puis de rapidement les désinfecter.
- Ne pas être pieds nus ou en savates si vous marchez dans une flaque d’eau ou sur un terrain boueux. C’est valable dans son jardin ou en déplacement dans les ravines.
- Le plus souvent possible, adopter des protections comme des gants, des bottes ou des lunettes, pour jardiner ou nettoyer sa cour.
- Éviter les activités de loisirs en eau douce si la baignade est interdite dans un lieu à risque, ou si l’eau est trouble.
Pour lutter contre les rats, il faut, de manière générale, éviter de les attirer :
- Bien fermer ses poubelles;
- Ne pas laisser traîner de déchets comestibles pour les rats. Cela peut être des restes dans la gamelle de votre chien oudes aliments pour la volaille que vous élevez ;
- Envisager de construire un poulailler avec une clôture à mailles fines pour empêcher toute intrusion.
Mon kaz, pa la kaz moustik !
Depuis début décembre, la campagne « Mon Kaz, pa la kaz moustik » incite la population à se protéger contre les moustiques, en appliquant des gestes de prévention simples.
Comme on l’a vu plus haut, l’important est de ne pas laisser d’eau stagner dans son jardin, sa cour ou sur son balcon. Ainsi vider tous les récipients contenant de l’eau empêche les femelles de pondre leurs œufs.
De même, l’usage de moustiquaire ou de répulsifs à l’intérieur peut être efficace pour éviter de se faire piquer.
L’usage de pesticides est par contre déconseillé. On s’est en effet aperçu que le moustique tigre Aedes aegypti a développé des mutations génétiques le rendant totalement résistant à certains insecticides.
L’Agence régionale de la santé mène à ce propos depuis plusieurs années des études poussées sur la deltaméthrine. C’est aussi un insecticide potentiellement toxique pour les abeilles et les organismes aquatiques.
Vérifiez la couverture de votre complémentaire santé
Autre mesure de prévention, il est important de vérifier ce que prévoit votre assurance complémentaire santé en cas de maladie.
Certes l’évolution vers une forme sévère de ces maladies n’est pas systématique. Mais, si cela arrive, certaines dépenses peuvent se révéler coûteuses.
C’est notamment le cas de certaines analyses sanguines et des hospitalisations.
Rappelons que la leptospirose est une maladie grave qui peut obliger à être hospitalisé, voire mener à un décès.
Quant à la dengue, si vous l’avez déjà attrapée dans le passé, une nouvelle contamination risque d’évoluer vers une forme sévère, imposant un traitement sérieux.
Pour vous aider à vérifier votre couverture santé par votre mutuelle, le Groupe Gesco Assurances est présent à La Réunion. Dans ses trois agences, vous pouvez rencontrer les conseillers de ce courtier indépendant pour vous aider à trouver la meilleure formule de couverture avec votre mutuelle santé.