Avec plus de 6 000 milliards de dollars de primes collectées en 2021, l’assurance représente plus de 6 % du PIB mondial. Si c’était un pays, ce secteur essentiel de l’économie serait la 3ème puissance financière mondiale. En France, l’assurance est un des premiers financeurs de l’économie nationale.
1.Assurance-vie et fonds de pension aux manettes
Le secteur de l’assurance est un des intervenants majeurs dans la collecte de l’épargne, avec près de 80 % de ses actifs qui proviennent des assurances vie. On estime ainsi qu’environ 60 % des placements financiers des ménages sont réalisés dans des produits d’assurance.
Parmi eux, les produits d’épargne et de retraite représentent plus de 70 % de l’assurance-vie, loin devant l’assurance santé et prévoyance.
Avec pour conséquence qu’à part le Royaume-Uni, la France est le seul pays d’Europe où les encours d’assurance-vie sont plus importants que les dépôts bancaires.
Fort de cette masse de capitaux, le secteur de l’assurance, dont les fonds de pension, est un intermédiaire de premier plan entre l’épargne collectée et le financement de l’économie.
Cette importance de l’assurance dans les marchés financiers vient de sa spécificité. Contrairement aux entreprises qui doivent d’abord investir avant de réaliser des gains, une compagnie d’assurance réceptionne des primes avant d’avoir des sinistres à rembourser. Et, contrairement à une banque, elle n’a pas obligation de rembourser tous ses clients à tout moment.
Enfin, avec une croissance régulièrement plus forte que celle de l’économie générale, le secteur mondial de l’assurance a progressé, selon Swiss Re, d’environ 5 % depuis 1950. Plus le revenu et la richesse des individus avancent, plus l’obligation de protéger ses actifs augmente.
2.Près de la moitié des investissements dans les entreprises
En dehors de réserves obligatoires dans des placements liquides et sans risques (les bons du Trésor), les assurances vie et les fonds de pension sont présents sur les investissements à long terme. C’est un des résultats de la mutualisation du risque, soit grâce à la diversification en interne, soit en créant des pools d’assurance, ou en faisant appel aux réassureurs.
En pouvant se projeter dans le futur, les assurances dépassent les comportements cycliques et peuvent absorber des volatilités à court terme. Cette stabilité fait d’elles des acteurs légitimes comme investisseurs sur des projets à long terme, au même titre que le financement des retraites.
Fin 2021, les assureurs français avaient inscrit 2 742 Md€ de placements à l’actif de leur bilan. Parmi les 62 % investis dans des entreprises, 34 % ont été placés dans des obligations, 22 % dans des actions, et 6 % concernent l’immobilier d’entreprises.
En dehors des grandes entreprises, les Petites et Moyennes Entreprises (PME) et les Entreprises de Taille Intermédiaire (ETI) ont reçu 111 Md€ de financement à fin 2021 venant les compagnies d’assurance.
Autre financement des assureurs : la dette publique. 466 Md€ sont ainsi financés, soit près de 16 % de la dette négociable de l’État français.
Investisseurs de long terme, les assureurs jouent également un rôle primordial en accompagnant les grandes transitions. Nouvelles technologies, écologie, infrastructures… sont autant de domaines d’intervention pour contribuer à rendre notre économie plus durable et résiliente.
Côté transition écologique, les assureurs français sont toujours dynamiques, avec une hausse de 22,5 % des placements verts fin 2021, par rapport à fin 2020. Ces investissements atteignent 141 Md€ fin 2021. Les critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) servent de base à l’analyse extra-financière de 82 % des actifs gérés par les assureurs français.
En matière d’énergie fossile, les assureurs sont très peu exposés au charbon avec 0,6 % des actifs gérés. Et pour la première fois cette année, France Assureurs a mesuré l’exposition au pétrole et au gaz du portefeuille d’investissements des assureurs français. On constate une exposition assez faible avec 1,2 % des actifs gérés.
De même, au cours des dix dernières années, le secteur de l’assurance a multiplié par 4 ses investissements dans les infrastructures. Fin 2020, le montant des investissement verts et socialement responsables a atteint 207 Md€.
Ainsi, les assureurs français veulent continuer à jouer leur rôle majeur de financier de l’économie du pays, de manière responsable. Le secteur souhaite dynamiser les tissus économiques locaux d’un côté, et, de l’autre, répondre aux défis à long terme de la société française.