Hoverboard, gyropode ou trottinette électrique, ces engins de déplacement personnel motorisés fleurissent dans les rues de Saint-Denis, comme en Métropole. Mais nombreux sont encore les utilisateurs qui n’ont pas d’assurance responsabilité civile, pourtant obligatoire comme pour les voitures.
1.Ces merveilleux fous roulants sur leur drôle de machine
Depuis la fin des années 2010, ont commencé à circuler ces Engins de Déplacement Personnel Motorisés (EDPM). On connaissait les trottinettes. Avec les progrès dans le domaine des batteries au lithium, leur motorisation électrique les a transformées en véritables véhicules.
En 2020, elles étaient déjà plus de 600 000 à circuler en France, sans parler des gyropodes, des hoverboard et autres monoroues qui circulent à La Réunion. Légères, maniables, rapides, elles révolutionnent la circulation dans les grandes villes, car elle permet de continuer à circuler, même au milieu des embouteillages.
L’apparition dans certains centres villes de trottinettes électriques en libre service ou en location a fini de les intégrer dans le paysage de la mobilité. D’où l’obligation d’organiser leur usage.
Ainsi, contrairement à leurs cousines sans moteur, les trottinettes électriques ne peuvent pas circuler sur les trottoirs, sauf si le maire de la commune l’autorise. Et, dans ce cas-là, il ne faut pas dépasser les 6 km/h et ne pas gêner les piétons.
De même, en agglomération, le conducteur doit privilégier les pistes cyclables, pour éviter la confrontation inéquitable avec une voiture ou un camion. S’il n’y a pas de pistes cyclables, la trottinette électrique peut circuler sur les routes dont la vitesse maximale est de 50 km/h.
Hors agglomération, la trottinette électrique doit emprunter les voies vertes ou les pistes cyclables. A défaut, le conducteur pourra emprunter les routes dont la vitesse maximale est de 80 km/h, seulement si les autorités locales l’autorisent. Et, dans ce cas, le port du casque est obligatoire, de même que le port d’un gilet de haute visibilité. En outre, les feux de position doivent être allumés, de jour comme de nuit. Attention le non port du casque sur les routes autorisées aux EDPM peut vous valoir une amende de 135€.
De plus, il est interdit à ces engins de déplacement personnel motorisés de rouler de front sur la chaussée, ou de dépasser les 25 km/h, sous peine d’être interdit. D’autre part, une seule personne peut se déplacer sur une trottinette : il est donc interdit d’emmener ses enfants à l’école, tous sur le même trottinette.
Et pour bien vous faire comprendre que ces engins de déplacement ne sont pas comme les autres, la loi précise qu’il est interdit de pousser ou de tracter une charge ou un véhicule, et de se faire remorquer.
Aure limitation : il faut être âgé au minimum de 12 ans pour piloter une trottinette électrique. A noter qu’entre 12 et 18 ans, le port du casque est obligatoire en toutes circonstances.
En matière d’équipement, la trottinette électrique doit être équipée d’un système de freinage, d’un avertisseur sonore (audible à 50m), de feux de position avant et arrière, et de dispositifs réfléchissants arrière et latéraux. Les catadioptres doivent être blanches à l’avant, rouge à l’arrière et orange sur les côtés.
La nuit, ou en cas de mauvaise visibilité, le port d’un gilet réfléchissant pour tous est obligatoire.
Enfin, sachez qu’en agglomération, vous ne pouvez pas abandonner n’importe où une trottinette en libre service. Sur Paris, 2 500 zones de stationnement ont été aménagées à cet effet.
2.Une assurance Responsabilité civile au minimum
Sur le plan de l’assurance, les EDPM ont l’obligation de souscrire au minimum une assurance de responsabilité civile. Le conducteur sera ainsi couvert en cas de blessure à un piéton ou de dommages à un autre véhicule.
Par contre, la loi n’oblige pas à posséder une carte grise ou à poser des plaques d’immatriculation sur le véhicule. Il suffit de le déclarer à votre assureur. Il est également possible d’adapter votre contrat d’assurance habitation.
Toutes ces obligations légales concernent, bien évidemment, aussi les trottinettes électriques en libre service ou en location. D’où l’importance de bien vérifier dans le contrat de location si les dommages que vous pourriez occasionner à des tiers sont couverts. Le loueur a ainsi l’obligation d’indiquer cette information sur la page d’accueil de son site internet.
Par prudence, si vous n’avez pas d’espace privé pour la ranger, notamment au travail, il est fortement conseillé de s’assurer contre le vol.
Rappelons enfin qu’une trottinette électrique n’est pas une voiture. Les protections en cas de choc sont très réduites. On dénombre ainsi 24 morts en 2021, la majorité à cause du pilote de la trottinette, pour refus de priorité ou vitesse excessive sur un trottoir.