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La dépendance des personnes âgées : un enjeu majeur !

Le vieillissement de la population oblige la société à s’adapter, pour permettre à nos seniors de vivre leur vie comme ils l’entendent. La majorité souhaite continuer à vieillir tranquillement à leur domicile. Le scandale de certains EPHAD ne leur donne pas tord. La priorité n’est plus d’allonger la durée de vie, mais d’améliorer la qualité de vie de nos seniors.

De l’espérance de vie à l’espérance de bien vieillir.

Les progrès de la médecine, de l’hygiène et de l’alimentation dans les pays du nord ont entraîné un allongement de l’espérance de vie, et avec elle un vieillissement de la population. On estime que les plus de 60 ans représenteront 1/3 de la population en 2060 contre 1/4 aujourd’hui.

Avec l’arrivée des générations nées du baby-boom de 1945, le nombre de 75-84 ans va progresser de 49 % entre 2020 et 2030, en passant de 4,1 millions à 6,1 millions en France.

Jusqu’à la fin des années soixante, la vieillesse est synonyme de pauvreté pour les personnes âgées sans soutien familial. Ces dernières constituent la grande majorité des pauvres.

Mais les années 1970 commencent à voir les effets de la protection sociale créée en 1945 avec l’instauration d’un système obligatoire de retraite. Et l’augmentation des minima sociaux va sortir peu à peu les anciens de la pauvreté extrême.

Reste que le régime général de l’assurance vieillesse obligatoire pour les salariés du secteur privé est fondé sur un principe de solidarité et de redistribution entre les générations. L’évolution actuelle tend à fragiliser cet équilibre instable, et oblige à réfléchir sur une éventuelle réforme des retraites pour le restaurer. Mais une mise à jour de notre façon de penser va sans doute être nécessaire.

En dehors d’une approche sanitaire et social, la volonté des personnes âgées de bien vieillir à domicile va obliger les acteurs de la vie collective à adapter la ville. Logements, voirie… vont devoir se transformer pour faciliter la mobilité des plus âgés. Et les inégalités territoriales face au vieillissement doivent pouvoir compter sur la solidarité nationale pour se réduire.

Car, de leur côté, les populations jeunes devraient se maintenir dans les métropoles françaises au cours des trente prochaines années. Les plus âgés, eux, devraient migrer vers des territoires moins peuplés comme le Sud-Ouest ou le centre de la France, mais aussi vers la chaleur comme les Antilles ou La Réunion.

Repousser la dépendance liée à l’âge

Selon l’Observatoire national de l’action sociale (Odas), Les vingt dernières années ont été marquées par une double évolution concernant la prise en charge des personnes âgées.

Premier constat : on est passé d’un soutien aux personnes en situation de pauvreté au soutien des personnes dépendantes. Deuxième évolution : un passage du « tout établissement » à la priorité au soutien à domicile.

Le vocabulaire a également évolué. On est passé d’hospice, véritable refuge pour tous les déshérités, à « maison de retraite », même si la plupart des personnes âgées sont, certes, des retraités, d’un autre côté, la majorité des retraités ne sont pas en « maison de retraite ».

Aujourd’hui, en dehors des résidences seniors, on parle d’EHPAD, Établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes.

La sémantique rejoint la réalité : on est passé du pauvre au dépendant.

Et d’ici 2030, le nombre de personnes âgées en perte d’autonomie va augmenter de 20 000 personnes par an, pour accélérer ensuite à près de 40 000 nouveaux bénéficiaires potentiels de l’Apa (Allocation personnalisée d’autonomie) chaque année, entre 2030 et 2040.

Face à cette situation, les Français restent perplexes et préoccupés. Deux sur trois s’estiment insuffisamment informés face à la dépendance. A tous les âges, ils se retrouvent face à la dépendance sans vraiment connaître les solutions disponibles, notamment sur le plan financier.

Un Français sur deux compte sur ses économies s’il est confronté à la dépendance. Mais la grande majorité s’inquiète que cela ne suffise pas. Et 52 % seraient favorables à la mise en place d’une assurance dépendance obligatoire.

Les assurances face au « tsunami de la dépendance » à venir

Aujourd’hui, environ 7,5 millions de personnes sont couvertes par une assurance dépendance.

Mais pour faire face à l’augmentation du nombre de personnes âgées dépendantes, la Fédération Française de l’Assurance (FFA) et la Fédération Nationale de la Mutualité Française (FNMF) proposent la mise en place d’un nouveau contrat de complémentaire santé responsable.

Et pour que le prix de cette garantie dépendance incluse soit le même pour tous, ils proposent de l’inclure dans les contrats actuels de complémentaire santé, dont 96 % des foyers français disposent déjà.

L’ajout de cette garantie « dépendance universelle » permettrait de mutualiser rapidement le risque, et ouvrirait l’accès à une palette de services aux personnes dépendantes.

Pour la FFA et la FNMF, cette proposition permettrait de ne pas faire appel aux fonds publics, tout en donnant aux assurés les moyens de financer leur dépendance. Ainsi l’État pourrait se concentrer sur l’aide aux plus démunis, aux revalorisations des filières et au renouvellement des infrastructures.

 

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